Bonjour à toutes et à tous, aujourd’hui je vais tenter d’apporter un début de réponse à une question qui me taraude l’esprit depuis quelques temps;
Quelles espèces d’arbres vont pouvoir résister au changement climatique?
En effet, l’augmentation de la température moyenne et les déficits hydriques à répétition vont clairement impacter la répartition géographique des différentes espèces d’arbres. Il est évident que ceux-ci n’auront ni le temps de s’adapter aux nouvelles conditions, ni le temps de migrer. Il semble donc primordial pour nous de savoir quelles espèces vont disparaître de notre région et lesquelles seront les plus adaptées pour notre futur climat. Voici donc une belle occasion de passer de notre rôle de destructeur à celui de réparateur.
Je n’avais jamais pris le temps de me pencher sérieusement sur le sujet, et finalement en deux clics sur le net je suis tombé sur une pépite. Un site internet, réunissant plusieurs acteurs majeurs en ce qui concerne le sujet des arbres, à savoir, le réseau AFORCE, l’ONF, le CNPF, AgroParisTech, EcoFor, le Ministère de l’agriculture, France bois Forêt, et l’Inra.
www.Climessence.fr
Ce site référence à l’heure actuelle énormément d’espèces différentes et pour 60 espèces d’entre elles il existe une projection de leur devenir selon un modèle nommé IKS. Je ne rentrerai pas trop dans le détail ici, la seule chose qu’il faut retenir c’est que ce modèle s’appuie sur trois critères. Le manque d’eau, l’excès de froid et le manque de chaleur. Ces critères sont confrontés aux différents scénarios de climat du GIEC (optimiste, modéré ou pessimiste) selon 2 horizons de temps (2050 et 2070) et nous donnent une modélisation cartographique de l’aire de répartition de ces essences.
Ce modèle est évidement limité, une telle question est bien trop complexe, nous pourrons citer notamment que;
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Il s’agit d’une analyse à l’échelle de peuplement
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Il existe tout un tas d’autres facteurs
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Il faut considérer les limites d’aire de compatibilité comme des seuils de franchissement de niveaux de risque.
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Seul l’aspect climatique est pris en compte
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Les évènements extrêmes ne sont pas pris en compte
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etc….
Il ne faut donc pas se baser uniquement sur ces données pour faire un choix, il ne s’agit que d’une aide.
L’axe principal et les motivations derrières ces recherches ne sont pas purement écologiques et désintéressées, il y a également une motivation financière de la filière bois. En effet, pour ces acteurs, il est essentiel d’anticiper à quoi la forêt de demain devra ressembler. Cette pression permet au public d’avoir accès à cette ressource inestimable qu’est le résultats de leurs nombreuses recherches sur le sujet.
Méthodologie
Je me suis évidement penché uniquement sur ma région à savoir le grand Toulouse. J’ai donc passé au crible les 60 espèces et pour chacune d’entre elle j’ai regardé la carte de répartition et attribué une note de 0,1 ou 2 selon la couleur majoritaire observé.



Résultats
Espèces vouées à disparaitre
Commençons par les mauvaises nouvelles, dans notre liste initiale de 60 espèces, 32 d’entre elles sont vouées à disparaitre.
Abies alba – Sapin pectiné Abies grandis – Sapin de Vancouver Acer pseudoplatanus – Erable sycomore Betula pendula – Bouleau verruqueux Betula pubescens – Bouleau pubescent Carpinus betulus – Charme commun Chamaecyparis lawsoniana – Faux cyprès de Lawson Fagus sylvatica – Hêtre commun Fraxinus excelsior – Frêne commun Larix decidua – Mélèze d’Europe Larix kaempferi – Mélèze du Japon Picea abies – Épicéa commun Picea sitchensis – Epicéa de Sitka Pinus cembra – Pin cembro Pinus nigra corsicana – Pin laricio de Corse Pinus nigra nigra – Pin noir d’Autriche Pinus radiata – Pin de Monterey Pinus strobus – Pin du Lord Populus tremula – Tremble Prunus avium – Merisier Pseudotsuga menziesii – Douglas vert Quercus petraea – Chêne sessile Quercus robur – Chêne pédonculé Quercus rubra – Chêne rouge d’amérique Salix caprea – Saule marsault Sorbus aria – Alisier blanc Sorbus aucuparia – Sorbier des oiseleurs Sorbus torminalis – Alisier torminal Taxus bacata – If commun Tilia cordata – Tilleul à petites feuilles Tilia platyphyllos – Tilleul à grandes feuilles Ulmus glabra – Orme champêtre
Espèces en danger
Il semblerait que pour 16 espèces l’avenir reste préoccupant. Selon les scénario envisagé et l’horizon de temps visé l’issue ne sera pas la même. En voici la liste, référez-vous au tableau pour plus de détails, ou directement sur le site source.
Acer campestre – Erable champêtre Acer monspessulanum – Erable de Montpellier Acer platanoides – Erable plane Castanea sativa – Châtaignier commun Cedrus atlantica – Cèdre de l’Atlas Juglans regia – Noyer commun Malus sylvestris – Pommier sauvage Ostrya carpinifolia – Charme houblon Pinus sylvestris – Pin sylvestre Pyrus pyraster – Poirier commun Quercus cerris – Chêne chevelu Quercus frainetto – Chêne de Hongrie Quercus pubescens – Chêne pubescent Quercus pyrenaica -Chêne tauzin Robinia pseudoacacia – Robinier faux-acacia Sorbus domestica – Sorbier domestique
Espèces qui devraient résister
Enfin il nous reste tout de même un léger espoir avec les 12 essences qui devraient survivre selon tout les scénarios.
Celtis australis – Micocoulier de Provence Cupressus arizonica – Cyprès de l’Arizona Cupressus sempervirens – Cyprès toujours-vert Fraxinus angustifolia – Frêne oxyphylle Juglans nigra – Noyer noir d’Amérique Pinus halepensis – Pin d’Alep Pinus pinaster – Pin maritime Pinus pinea – Pin pignon Quercus ilex – Chêne vert Quercus suber – Chêne liege Pinus nigra salzmannii – Pin de Salzmann Ulmus minor – Petit orme
Conclusions
Sans grandes surprises, les espèces qui seront le plus apte à survivre sont celle qui correspondent à un climat de type méditerranéen. Celles qui devront disparaitre sont plutôt les résineux ou celle inadapté au manque d’eau.
Conte tenu des limites de la méthodologie que nous avons vue précédemment, il ne faut pas se baser seulement sur ces résultats pour décider, mais ils restent une indication que l’on peux prendre en compte pour orienter dès aujourd’hui nos choix.
Par ailleurs, si vous désirez effectuer la même analyse pour votre région où que vous trouvez des ressources n’hésitez pas à me les partager, je les publierai avec grand plaisirs.
Enfin, si vous voulez planter des arbres adaptés où supprimer des arbres malades dans la région Toulousaine n’hésitez pas à me contacter, c’est mon métier 😉